C’était il y a 10 ans… :
- 8000 personnes mobilisées lors de 95 assises territoriales,
- 1200 personnes réunies pendant 3 jours à Lyon et Villeurbanne du 5 au 7 mars 2013,
- première journée européenne de l’EEDD le 4 mars 2013 à Lyon,
- onze chantiers ouverts, 48 ateliers, onze propositions prioritaires,
- de nombreux rebonds post-Assises qui ont eu lieu dans plusieurs régions,
- la mise en place d’une table-ronde sur l’éducation à l’environnement lors de la conférence environnementale des 20 et 21 septembre 2013 conformément à l’engagement pris par la Ministre à Lyon et la mise en place d’une feuille de route au niveau gouvernemental,
- un avis du Conseil Économique, Social et Environnemental suite à une saisine par le Premier Ministre d’alors,
- et l’engagement de poursuivre la dynamique engagée autour des onze chantiers et de nous projeter vers les 4e Assises en 2017…
« Erreur 404 »
Le suivi des onze chantiers et des priorités pourtant décidées collectivement suite aux 3e Assises n'a pas été mis en œuvre. Ce plan d'actions, coconstruit, ambitieux et multi-partenarial n'a pas pu être mis en œuvre, suivi et évalué. Le GRAINE ARA ayant terminé sa mission d'organisation, le CFEEDD n'a pas su ni pu s'emparer de cet enjeu pourtant fondamental. Il n’y a pas eu de 4e Assises, le processus commencé à Lille en 2000 s'est arrêté. Aujourd'hui toutes les références aux Assises de l'EEDD ont quasiment disparues de nos textes, de nos positionnements et de nos écrans d'ordinateurs. Le site internet www.assises-eedd.org qui devait servir à la fois pour le suivi mais aussi pour la construction des 4e Assises de l’EEDD et la poursuite du processus n’est plus en ligne ; Vous trouverez des infos sur le site du GRAINE ARA sur les Assises EEDD ici depuis les premières et là jusqu’au 3e (il existe aussi des sites internet d’archivage de site, par exemple https://archive.org/web/ avec le mot clé assises EEDD : pour celles et ceux qui veulent fouiller dans les archives et profondeurs du net…).
Les Assises se sont perdues dans les brumes, entre l’Espace National de Concertation (qui n’existe plus depuis 2017) , le CFEEDD et le FRENE (nouveau nom du Réseau Ecole et Nature). L’horizon s’est refermé. Pour celles et ceux dont cela a été le travail et l’engagement pendant plus deux ans c’est le sentiment d’un énorme gâchis qui domine. En cause, l'absence de moyens mais aussi et surtout l'absence d'une gouvernance claire et partagée - et donc de volonté politique - pour représenter et promouvoir l'EEDD au niveau national. Dans un contexte qui n'était sans doute pas idéal à l'époque mais qui n'a fait que se détériorer depuis avec la fin de l'Espace National de Concertation, la baisse continue des moyens allouées à l'EEDD en général conduisant progressivement à un affaiblissement des relations partenariales multi-acteurs, la marchandisation des activités éducatives et la perte de la notion d'intérêt général.
Tout l'inverse des axes qui traversent l'ensemble des propositions construites ensemble pendant tout le processus des 3e Assises en 2013 !
Ouvrir une nouvelle page !
Nous restons convaincus que l’ensemble des acteurs éducatifs (au sens large) ont une fonction, un rôle primordial pour accompagner la transformation de société, et un profond changement de notre modèle de développement pour contribuer à l’élaboration d’un monde souhaitable, vivable et misant sur les solidarités. Il n'y aura pas de changement profond et dans le temps s'il n'est pas choisi et le produit d'un nouveau compromis à l'échelle des acteurs de la société dans son ensemble.
C'est ce à quoi nous devons urgemment travailler : alerter, résister dès maintenant, accompagner. Et se préparer à vivre dans un monde radicalement différent, impossible à imaginer aujourd'hui. Il y a donc urgence à travailler à l’élaboration réellement collective d’un projet éducatif face aux enjeux de l’anthropocène.
Pour y arriver, nous avons besoin d'un projet national de réseau d'EEDD, collectif, cohérent et partagé par tous, qui structure et anime le dialogue entre les échelles de territoires et l'ensemble des parties prenantes, qui favorise les échanges et la mutualisation entre acteurs et qui renforce notre capacité de représentation politique de l’EEDD et de ses acteurs de terrain. Il nous faut concentrer nos énergies pour construire une dynamique partant des territoires, partagée avec les acteurs de la transformation sociale, et un plaidoyer réellement partagé.
Nous en sommes capables. A l’image de ce que nous avons mis en place lors de 3e Assises (communicantes et apprenantes) nous pouvons trouver ensemble une nouvelle capacité à agir, si nous sommes persuadés que nous avons chacun en nous, et ensemble, les réponses aux enjeux auxquels nous sommes collectivement confrontés. En toute modestie également, parce que nous savons bien que le pari que nous faisons, et qui est celui de l’intelligence de chacun et de l’intelligence collective, n’est pas si simple et demande à chacun d’un peu lâcher prise sur sa posture « d’expert » et de professionnel.
Et enfin faire ensemble de l’Education à l’Environnement et au Développement Durable une grande cause nationale, comme le proposait Delphine Batho, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie il y a 10 ans, dans son discours d’ouverture des 3e Assises de l’EEDD.