Quelques méthodes pédagogiques et approches de l'EEDD

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Quelques méthodes pédagogiques

Pédagogie de projet

En éducation à l’environnement on met en avant les logiques de pédagogie active qui consistent à rendre les apprenants acteurs de leur apprentissage, ce sont eux qui construisent leurs savoirs.

En effet on favorise la pédagogie de projet où l’apprentissage se fait à travers une réalisation collective et dans laquelle les apprenants participent au processus, à la construction du projet, au choix de la méthode de travail et à son évaluation permanente. Cette formule de pédagogie participative s’adapte à tout type de participant et se révèle très motivante de par l’implication et l’autonomie qu’elle sous-tend.
La pédagogie de projet est une démarche inductive : elle part du terrain pour faire émerger une problématique puis un projet relatif à ce qui a été observé initialement.
C’est une pédagogie active et différenciée qui s’appuie sur des rapports non hiérarchisés entre l’enseignant ou l’éducateur et les apprenants. Le professeur n’est plus celui qui sait et qui délivre son savoir. C’est un guide, un éducateur qui oriente les apprenants mais qui ne détient pas la solution clés en main. L’autonomie est le rouage qui structure cette démarche et constitue elle-même un des objectifs de la pédagogie de projet. D’après Philippe Perrenoud, il s'agit d'une forme de pédagogie dans laquelle l'enfant est associé de manière contractuelle à l'élaboration de ses savoirs. La démarche de projet oblige à un exercice d'équilibre : le projet n'est pas une fin en soi, c'est un détour pour confronter les apprenants à des obstacles et provoquer des situations d'apprentissage.

On est alors en opposition avec la pédagogie magistrale, où « celui qui sait » fait passer le savoir à « celui qui ignore » dans une situation frontale (Le savoir - L’enseignant - L’apprenant).

Par contre on se rapproche de la pensée constructiviste (voir encadré page 3) où les apprentissages ne se font pas par conditionnement mais par construction des activités mentales, en interaction avec l’environnement.

Pédagogie par objectifs

Les objectifs pédagogiques permettent de développer une activité précise avec l’apprenant et de préciser les critères qui serviront à l’évaluation. Centrée sur l’apprenant et orientée vers la réussite, elle est beaucoup utilisée par les enseignants. Chaque acte pédagogique possède des finalités cognitives et éducatives. Dans ce cadre on définit des objectifs à court et à long terme.

Pédagogie de l’alternance

C’est l’alternance entre deux modes d’apprentissage : l’un rationnel et objectif, l’autre subjectif, symbolique et affectif. Dans la pédagogie de l’alternance on utilise différentes façons d’entrer en contact avec ce qui nous entoure et on reconnaît la complémentarité de ces différentes approches.

Pédagogie de l’écoformation

L’écoformation, « la formation que l’on reçoit par l’habitat qui nous entoure », est plutôt un principe éducatif qu’une méthode qui fait de l’environnement notre maître de formation. Elle fonctionne sur des alternances : entre méthodes objectives et subjectives, méthodes intellectuelles et de l’imaginaire, construction de savoirs et « laisser jouer ». Elle part du constat que chacun grandit sur un mode tripolaire de formation : l’autoformation (par soi-même), l’hétéroformation (par les autres) et l’écoformation (par le monde physique). Tous les éléments environnants forment l’être humain, l’environnement devient un agent éducatif.

Les trois sphères inter-reliées du développement personnel et social, Lucie Sauvé, « Education, Environnement et Développement Durable ».

Pédagogie de l’imaginaire

Elle invite à rêver le monde, à l’exprimer symboliquement, à le jouer corporellement, en sollicitant notre sensibilité. Concrètement elle se traduit souvent par des activités de création. Elle favorise l’écoute et la découverte sensible. Elle fait appel à la créativité par l’utilisation de l’art et de la contemplation (jeux, musique, peinture, sculpture, poésie, théâtre, danse...). Elle laisse ouvert un espace de liberté pour que chacun découvre, à son propre rythme, son environnement. L’animateur a un rôle de facilitateur, de stimulateur, il doit rester en retrait et ne doit pas apporter d’éléments rationnels. Il doit rester vigilant à ce qui se vit à l’intérieur de chacun sans interférer. La pédagogie de l’imaginaire met en avant l’expression artistique des formes d’interprétation du monde qui nous entoure.

Pédagogie de l’interprétation

Interpréter, c’est en quelque sorte “traduire” : donner du sens à une information qui, en elle-même, n’est pas suffisamment explicite. C’est la mise en relation d'un public avec un site naturel, un patrimoine ou un problème environnemental pour le sensibiliser. L’interprétation n’est pas simplement de l’information mais en appelle aux représentations du participant, elle se veut plus provocante qu’informative, et doit s’adresser à l’homme tout entier (rationnel et sensible). C’est une lecture du milieu, en partant du milieu physique, des représentations, et des interprétations qu’on en fait, en faisant jouer l’imaginaire et le descriptif, le local, l’histoire, le territoire…

Le professeur n’est plus celui qui sait et qui délivre son savoir. C’est un guide, un éducateur qui oriente les apprenants mais qui ne détient pas la solution clés en main.

Quelques approches de l’EEDD

Une approche est la manière par laquelle la situation pédagogique est abordée. Les différentes approches présentées ci-dessous ne sont pas exclusives les unes des autres et la liste n’est bien sûr pas exhaustive !

L’approche sensorielle

Il s’agit d’appréhender l’environnement en sollicitant les cinq sens, notamment ceux que nous n’avons pas l’habitude de solliciter consciemment et activement dans l’environnement (ex : étude d’un paysage sonore).

L’approche ludique

Le jeu est considéré comme une approche particulièrement adaptée à la sensibilisation car il peut faire appel aux sens, à l’observation, à l’analyse, à la mise en situation…

L’approche créative

Elle s’appuie sur les arts plastiques, la musique et toute autre forme d’art. Il s’agit de créer en s’inspirant du milieu biophysique ou à partir d’éléments trouvés dans l’environnement. L’art peut être utilisé comme un médiateur, la création artistique peut aussi être une finalité.

L’approche systémique

Elle consiste à prendre en compte la complexité des réalités environnementales sous la forme d’un système. Il s’agit de prendre en compte non seulement les éléments biophysiques en jeu dans l’environnement mais également leurs relations et leurs interactions mutuelles. Le principe fondamental de la logique systémique est que « le Tout est plus que la somme des parties ». Un système est une forme d’organisation mais aussi un processus dynamique en perpétuel mouvement.

Dans l’approche scientifique

L’environnement devient une source inépuisable d’expériences, d’observations pour vérifier des hypothèses et construire des expérimentations dans un processus permanent d’essais / erreurs. Cette approche est calquée sur les démarches des sciences dites dures (expérimentales, déductives et rationnelles).

L’approche cognitive

Elle privilégie la transmission de savoirs, de connaissances. Il s’agit d’abord et avant tout de faire connaître les éléments qui composent l’environnement et leur fonctionnement. C’est l’approche dominante dans le système scolaire français.

L’approche pragmatique

Elle invite à passer à l’acte dans le cadre d’un projet de protection de l’environnement, de réhabilitation d’un milieu ou de sensibilisation. Cette approche repose sur l’idée qu’il est nécessaire de s’engager dans l’action pour que les savoirs et compétences environnementales acquises aient une application concrète.

L’approche par résolution de problèmes

Elle part du constat d’un problème présent, souvent dans l’environnement proche, et consiste à mettre en œuvre toutes les stratégies nécessaires pour résoudre ce problème. Cela inclut la recherche d’informations pour mieux cerner le problème, l’identification de solutions, leur mise en œuvre et l’évaluation des solutions retenues. La démarche de résolution de problème s’appuie sur la collaboration.

L’approche comportementale

Elle a pour intention la mise en pratique des comportements vis-à-vis de l’environnement. C’est l’apprentissage d’une manière d’être, de gestes, pour respecter l’environnement. La notion de responsabilité de la personne est au cœur de cette approche.

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