Les engagements citoyens : une force pour changer la société

La participation citoyenne tient, depuis deux décennies, une place importante dans les discours des institutions publiques et des acteurs associatifs. Il y a un défi à faire participer les citoyens à la vie publique et à favoriser leur engagement dans la société. A travers ses démarches participatives et ses activités de recherche, Anciela propose une lecture particulière et ouverte de la participation citoyenne inscrite dans une logique d’évolution vers une société écologique et solidaire. Avec des conclusions à rebours du pessimisme parfois présent dans les représentations.

Photo GRAINE ARA

Les parcours d’engagement

La participation citoyenne peut être définie par la volonté des citoyens d’être « auteurs et acteurs » de la société. De ce point de vue, elle dépasse le cadre des instances participatives proposées par les institutions.  
L’engagement est lié à plusieurs dynamiques qui construisent des parcours propres à chaque personne. Cet engagement n’est pas figé : on ne naît pas engagé et on ne le demeure pas toute une vie.
Une typologie permet de mettre en évidence, de manière non-exhaustive, plusieurs dynamiques fortes et complémentaires.

Un parcours basé sur un système de valeurs qui se décline en formes d’engagement (associations, partis, syndicats et instances participatives locales) permettant à la personne de défendre ses idées dans les différents lieux de transformation de la société.

Un parcours libre et nomade autour de mouvements citoyens spontanés avec une organisation ouverte qui permet de s’engager ponctuellement et sans contraintes. Cette  forme s’est particulièrement développée dans les dernières décennies et a modifié les pratiques associatives.  

Un parcours de créateur et porteur d’une initiative où les engagés expriment un besoin d’appropriation par une personne ou un petit groupe d’une action. On remarque ainsi que de nombreuses « initiatives jeunes » se développent en marge des structures associatives existantes, hors de toute logique de défiance et plutôt dans la volonté de vivre librement leur propre aventure.  

Un parcours par grappe ou boule de neige qui conduit à aller d’un engagement vers un autre, en lien avec une thématique ou porté par les mêmes personnes.

Un parcours à travers le monde professionnel qui conduit les citoyens soit à choisir un métier en lien avec leurs valeurs, soit à s’engager dans leur métier en fonction de leurs valeurs. Ce dernier mode d’engagement citoyen (en entreprise) est probablement un des moins étudiés en ce qui concerne les enjeux du développement durable.

Enfin, on remarque que les parcours d’engagement se construisent au fil des « (in)disponibilités  biographiques » : études, retraite, chômage, naissance …

Accueillir et accompagner les engagements citoyens

Contrairement à un discours souvent admis, nous remarquons que les citoyens sont, dans leur très grande majorité, sensibles aux enjeux du développement durable. Cependant, ils n’ont pas les clefs pour agir : où, quand, comment, avec qui, pourquoi… ?
Les acteurs associatifs et institutionnels sont ainsi confrontés à deux défis : le premier est de susciter des engagements et le second est celui d’accompagner ces parcours d’engagement afin qu’ils puissent se maintenir dans le temps.   

Si un certain nombre de citoyens considèrent qu’ils ont toujours été engagés, en particulier à travers leur famille, il est possible d’identifier des déclics émotionnels (la vue d’une situation révoltante) ou cognitifs (accès à des informations ou à des solutions possibles). Ils ont besoin toutefois pour se concrétiser d’une rencontre ou d’une interpellation qui leur permette de trouver un cadre pour s’engager.

Sur le même sujet

C’était il y a 10 ans… :
La végétalisation des cours d’école dépasse la transformation d’un espace pour enfants et devient souvent un enjeu de débat.
Les actions de débitumisation, végétalisation, cours « nature »… font partie de l’éventail des solutions à mettre en place pour atteindre les changements nécessaires.