Thématique "La concertation"
Les articles de ce Dossier n°10 ont été classés sous 3 thématiques : "L’enfant et les apprentissages", "Normes et sécurité", "La concertation".
Une prise de conscience récente
La prise de conscience quant à la nécessité de transformer les cours d’écoles pour les végétaliser et les débitumer est récente. Dans l’agglomération lyonnaise, nous avons lancé le mouvement en 2018 à Villeurbanne. La décision fut d’abord liée au constat que j’avais fait qu’il n’était plus possible de refaire des cours noires comme le montre la photo ci-dessous et minérales dans un contexte de réchauffement climatique dont les conséquences se faisaient sentir de plus en plus tôt dans l’année dans les villes. Il faut bien comprendre que c’était aller à l’encontre – il y a à peine 5 ans ! – de la conception utilitariste et sécuritaire de la cour de récréation. Tout devait être facile d’entretien, facile à surveiller et non salissant. Ce n’était donc pas seulement un choix de revêtement à faire, mais il s’agissait de repenser l’usage de la cour d’école, de la place de tous les enfants, de l’égalité garçons-filles.

Une expérimentation intégrant des mesures pédagogiques
Lorsque nous avons lancé la première expérimentation en 2018 à l’école Édouard Herriot (voir la photo ci-dessous), nous avons voulu que celle-ci se fasse en concertation avec les équipes pédagogiques et périscolaire. En effet, il était essentiel de penser l’espace cour sur tous les temps de la journée utilisé pour différents usages. Il fallait également concilier l’usage pédagogique sportif avec la nécessité de casser le format rectangulaire sans aspérité.

Nous avons souhaité également que le projet fasse l’objet d’un projet pédagogique à part entière, en partenariat avec la recherche universitaire. Grâce à l’École urbaine de Lyon (EUL), et notamment Hervé Rivano, nous avons pu mettre en place un partenariat universitaire mobilisant l’EUL, l’Insa de Lyon et l’Université Lyon 3 et installer des capteurs de température sur la partie ancienne de la cour et la nouvelle à l’enrobé plus clair et perméable, à la végétalisation plus importante. Une intervention construite par Fréquence écoles a permis de travailler autour de la donnée pour rendre les enfants davantage acteurs de leur environnement [1].
Les écarts d’environ 10 degrés de température entre les deux revêtements permettaient de voir très concrètement les effets de choix d’aménagement sur leur quotidien.
Un projet similaire avait été initié par l’ENS-IFÉ de Lyon, en partenariat avec la Métropole de Lyon, avec l’installation de microcapteurs météorologiques dans des collèges [2]. Il s’agissait là aussi de rendre les jeunes acteurs de la mesure, de la compréhension des données dont ils étaient eux-mêmes producteurs. C’est un élément essentiel pour donner les outils à la nouvelle génération pour agir face au changement climatique.
De la cour végétalisée à la ville à hauteur d’enfant
Notes :
[1] : Visionnez la vidéo de présentation du projet → revenir au contenu de l'article
[2] : + d’informations sur le projet → revenir au contenu de l'article