Trouver sa place au sein de la nature

Après plus de trente ans d’existence, l’association Jeunes et Nature continue à accompagner les enfants durant leurs vacances et pendant l’école, lors de quelques-uns de leurs pas « dehors »…

Jeunes et nature

« Dehors »

Précisons déjà ce dont nous parlons : Dehors, c’est d’abord en dehors.
En dehors du contexte familial où l’enfant occupe une place reconnue par tous ceux qui le composent (consciemment ou inconsciemment).
Pour les séjours, durant les vacances, dehors c’est aussi en dehors des lieux fréquentés au quotidien, campagne, montagne… nous avons toujours privilégié des lieux de séjours où la densité de population est faible.
Enfin, dehors sera le plus possible hors de bâtiments en vacances ou avec l’école.
Aider l’enfant à trouver sa place dans un nouveau groupe, un nouveau lieu, parmi une multitude d’êtres vivants (connus ou non), voilà notre travail.

Notre société s’est récemment (à l’échelle de l’humanité) positionnée de façon radicale vis-à-vis de son rapport à ce que nous ne savons plus nommer « la nature ». Le naturalisme était né. Il y a l’homme et la nature. Ce positionnement, en passe de devenir dominant sur la planète, contribue largement à nos questionnements d’aujourd’hui en tant qu’animateur nature.
En s’excluant de ce qu’il appelle la nature, l’homme d’aujourd’hui se cherche une place sur la planète. Eparpillés sur terre, des groupes d’humains ont trouvé diverses postures au fil de l’histoire humaine. Animisme, totémisme, analogie, naturalisme1 représentent les principaux positionnements élaborés par l’humain. Coincés dans une société naturaliste, nous tentons donc d'amener l’enfant vers un questionnement et non vers une réponse.
En le confrontant à ses désirs, ses plaisirs, ses craintes, ses limites, en le mettant au contact des éléments, des autres êtres vivants, nous essayons simplement de lui faire prendre conscience de la place qu’il n’a jamais cessée d’avoir sur terre.
Enfin, je citerai l’activité peut-être la plus importante pour l’animateur que je suis: amener l’enfant à vivre des temps de solitude « dehors ». Lorsqu’il en aura acquis la capacité et surtout le désir, j’aurai un véritable sentiment de satisfaction personnelle.

En s’excluant de ce qu’il appelle la nature, l’homme d’aujourd’hui se cherche une place sur la planète.

Quelques mots-clés pour l'éducateur

  • Connaître les lieux, à travers une préparation et une reconnaissance, évitera de se retrouver sur un terrain sans repères, permettra d’identifier des risques liés à la topographie des lieux ou tout simplement à la réalité de l’endroit (arbres abîmés, relief, champ pavé de cailloux).
  • Anticiper, c’est surtout s’enquérir de la météo, évaluer les comportements du public que l’on emmène sur le terrain.
  • S’équiper tout d’abord d’une trousse de premiers secours, d’un matériel adapté à la sortie (chaussures, vêtements, crème solaire et autres accessoires), d’une liste de numéros d’urgence et de contacts locaux.
  • Informer son public quant à l’équipement à prévoir, informer aussi les éventuels "locaux" (partenaires, voisinage, services administratifs et secours).

Mais ce qu’il faut rappeler avant tout c’est que rien ne remplace une bonne dose de bon sens et de débrouille. C’est peut-être malheureusement ce qui tend à disparaître le plus.


1. Lire aussi "Quel rapport l’homme entretient-il avec la nature ?"

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